Ce n’est pas un secret et celles et ceux qui connaissent mon engagement n’ont pas besoin d’un article pour deviner qu’aux européennes, je choisis l’écologie, donc, je vote Marie Toussaint.
Cependant, je sais que pour un certain nombre d’écologistes ou de sympathisant·es de gauche, il y aura de l’hésitation dans l’isoloir.
Il me semble donc utile de décrire les raisons pour lesquelles je voterai pour Marie Toussaint.
Certaines personnes ont émis le souhait d’une liste NUPES pour les européennes. Pour ma part, au sein du mouvement des écologistes, j’ai voté avec une majorité large pour un liste écologiste aux européennes. Les raisons sont plurielles :
l’assertivité : il me semble important, pour les scrutins qui ne mettent pas en péril la victoire de la gauche, de porter notre singularité écologiste. Le scrutin européen est proportionnel, il n’y a donc pas d’intérêt pour une union qui comporte, d’ailleurs, le risque d’être moins efficace (sans liste écologiste clairement identifiée, des petits partis sans aucune chance de remporter le moindre siège, risquent de capter une partie des électeur·ices les moins informé·es),
la cohérence : aujourd’hui la plupart des partis de gauche prônent une 6ème république avec un changement des modes de scrutins, notamment avec une part de proportionnelle plus importante, quelle crédit si nous singions les codes de la 5ème République pour un scrutin qui ne le nécessite pas ? Aussi, il serait faux de présenter une première place de la gauche unie comme une victoire. À ce jour, l’Europe est toujours majoritairement à droite et le résultat national, bien qu’il puisse contribuer à une victoire de la gauche, ne suffit pas à lui seul, c’est le principe même d’un scrutin européen,
le nucléaire : on le voit, le PS via Raphaël Glucksmann rétropédale et le PC via Léon Deffontaines enfonce le clou. Ces derniers font du nucléaire une solution à la décarbonation de l’énergie européenne, nous écologistes, continuons de penser qu’il est risqué de miser sur le nucléaire alors que des alternatives crédibles existent,
l’Europe : sur l’Europe, les partis de gauche sont encore divisés, notamment sur le fait qu’elle fait parti de la solution ou du problème. Les écologistes veulent une Europe plus juste, plus solidaire et plus respectueuse de l’environnement, mais ils considèrent que l’Europe fait parti de la solution.
Dans les faits, l’union se fait naturellement au sein du parlement européen au travers de nombreux votes communs. Mais ce n’est pas toujours le cas. Sans faire le détail ici, une évaluation de Bloomberg, montre qu’il y a des différences, ne serait-ce que sur l’unique point de vue environnemental.
Mettre ces différences sur la table et permettre aux électeur·ices de trancher est nécessaire. Savoir se mettre en retrait quand la situation l’exige a un corolaire qui est de savoir se mettre en avant quand la situation le permet.
L’avenir de la NUPES ne se joue pas aux européennes, mais dans le processus d’union qui aboutira probablement à une nouvelle union sur des bases différentes en fonction des souhaits exprimés par les français·es.
Dans ces conditions, il n’y a pas de vote utile, ni inutile. Sauf peut-être pour les micropartis qui tentent de capter une partie infime des votes sans aucun espoir d’obtenir un siège et sans réel programme transversal.
En tant qu’écologiste, il est naturel de voter pour Marie Toussaint dont les colistièr·es ont démontré leur détermination à défendre l’écologie au parlement européen.
Depuis quelques mois, le complexe politico-médiatique français prend un mauvais tour et fustige les écologistes et, surtout, l’écologie, qui est rendue responsable de tous les maux de la France. Finalement, avec l’Europe, l’Écologie est un bouc émissaire de plus.
On appelle ça et là à des « pauses » qui sont en fait des reculs. Voter écologiste c’est donc tenir la double affirmation que l’Écologie et l’Europe font parti de la solution.
Je le documente en local depuis plusieurs années, à droite comme à gauche, l’écologie est encore au second plan :
artificialisation des sols qui continue (boulodrome, terrains synthétiques, entrepôts Primelog et Goodman, les routes…),
l’usage du vélo qui n’a pas toujours été pris suffisamment en compte (voir Euradouai, la ligne B du BHNS), l’aménagement écologique de la ville est encore trop timide,
etc…
Il n’y a pas d’écologie sans écologiste, c’est un fait. Le peu de victoires que nous obtenons, c’est avec les dents qu’il faut aller les chercher (un bon exemple est la gratuité des transports en commun, au départ dans notre programme a été retiré suite à l’union avec le PS et obtenue grâce au rapport de force).
Je ne doute pas un seul instant du fait que c’est exactement la même chose pour les député·es européen·nes écologistes. Bien-sûr que nous pouvons travailler de concert avec les autres forces de gauche, mais la gauche ne se dissout pas dans l’écologie, et vice versa. Les scrutins qui le permettent doivent permettre aux citoyen·nes de trancher une question simple : plus d’écologie ou non.
En conclusion, j’appelle toutes les personnes qui veulent plus d’écologie en Europe à l’exprimer au travers du seul bulletin qui garanti une place de choix à l’écologie : le bulletin des Écologistes, le bulletin de Marie Toussaint et sa liste.
Publié le vendredi 10 mai 2024 à 13:00:00.