C’est confirmé, suite à la démission de 6 adjoint⋅es, de nouvelles élections municipales auront lieu à Lambres-lez-Douai, probablement mi-juin.
Tout à commencé lors du vote du budget de la commune au conseil municipal du 5 avril. En effet, comme plusieurs communes du Douaisis, les finances ont été impactées :
par la crise de l’énergie (triplement de la facture, la portant à 400 000€),
par l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires au 1er juillet 2022 (3.5%),
par le contexte inflationniste qui tire toutes les dépenses vers le haut.
La question a été posée :
augmenter les impôts,
baisser les subventions,
ou renoncer à des projets prévus par la commune.
Selon un courrier distribué par la municipalité, le maire, Bernard Goulois, a préféré réduire la voilure au niveau des subventions (de 395 000€ à 332 000€), réduire de 10% les dépenses de fonctionnement, baisser le budget du CCAS, et surtout, tailler amplement le budget fêtes et cérémonies (de 165 000€ à 35 000€).
Cela n’était, selon l’article de la Voix du Nord, pas du goût de Caroline Sanchez qui remet en cause le projet de rénovation énergétique et de développement des énergies renouvelables de la commune.
Bref, d’un côté, nous avons les partisan⋅es de l’inaction en mode "Don’t look up" prêt⋅es à festoyer en attendant le déluge.
De l’autre, un gestionnaire, qui a, certes, le soucis de gérer sur le temps long les finances de la ville, mais qui reste préoccupé par le fait de ne surtout pas augmenter les impôts (ce qui en période inflationniste n’est pas délirant).
Enfin, c’est, en apparence, le point de clivage qui ressort. Sur le fond, on sent bien qu’iels se déchirent, surtout, pour des postes. Le sort des lambrésien⋅nes passe au second plan.
Cette situation prête à sourire quand on pense, qu’il y a à peine deux ans, Bernard Goulois soutenait Caroline Sanchez alors candidate aux élections départementales aux côtés de Christian Poiret (avec pour suppléant⋅es Nina Debail et Jean-Jacques Peyraud, maire de Flers-en-Escrebieux).
On ne peut que constater que la fidélité, en politique, ne garantit pas la loyauté en retour, surtout dans le microcosme poiretiste…
Maintenant élue au département, Caroline Sanchez se lance à l’assaut du siège du maire qui a participé à la faire élire. Il se déchirent pour des postes, mais qui s’arrache pour Lambres-lez-Douai ? Mystère !
Alors, je ne vais clairement pas regretter que la droite se flagelle, mais plutôt, l’absence très probable de la gauche. En effet, depuis trois élections consécutives, la gauche a complètement disparu du paysage.
C’est donc, une seule et même liste qui est proposée aux lambrésien⋅nes depuis 18 ans… Les protagonistes de cette affaire font parti de la même majorité depuis tout ce temps, comment ne pas les renvoyer dos à dos ? Ne sont-iels pas toustes autant comptables de la situation financière de la commune ?
La véritable aberration est le délai très court pour l’organisation des nouvelles élections. Celles-cis auront lieu mi-juin, autant dire qu’il sera extrêmement compliqué pour toute liste alternative de se constituer dans un temps aussi limité.
On se souvient que pour cause de COVID, le second tour des élections municipales avait été reporté, pourquoi ne pas attendre septembre afin que le jeu démocratique puisse se faire ? Un délai maximal de trois mois est prévu par la loi, sachant que les habitant⋅es du Douaisis sont plutôt des aoutiens (fêtes de Gayant obligent), début juillet a minima était possible.
Bref, bien qu’il n’y ait probablement pas de liste à gauche, je pense qu’il faut préparer les élections municipales de 2026 à Lambres car il n’est pas acceptable, au vu du contexte climatique actuel, de voir la politique municipale au travers d’une dualité entre faire la fête et préparer l’avenir.
La commune de Lambres-lez-Douai mérite qu’on lui fasse d’autres propositions ! N’hésitez pas à me contacter si vous avez d’autres informations sur le sujet.
Note rétrospective :
C’est sans réelle surprise que Caroline Sanchez est devenue maire de Lambres-lez-Douai au terme du premier tour avec 1199 voix (soit 66,6 % des suffrages exprimés) contre 601 voix pour Bernard Goulois.
Il faut dire qu’il y avait une asymétrie de moyens entre les deux candidat⋅es, et surtout, quelques erreurs stratégiques de la part de Bernard Goulois.
En effet, au delà de sa communication bien moins professionnelle, il n’a pas pris soin de mettre en avant sa nouvelle équipe ni sur son affiche, ni sur son tract. Une erreur que n’a pas faite sa concurrente qui a eu une communication bien plus léchée. C’est malheureusement, aussi comme cela, qu’on gagne une élection.
La salle était comble pour l’annonce des résultats et la présence remarquée de tout le réseau de Christian Poiret ne laisse aucun doute quand à l’ingérence de ce dernier dans cette séquence politique somme toute un peu cavalière. Dont acte, les lambrésien⋅nes jugeront sur pièce !
Le diaporama suivant reprend les différents outils de communication utilisés :
Publié le mercredi 3 mai 2023 à 09:15:00.