L'écologie dans le Douaisis, avec et pour vous !Nicolas Froidure

Second tour : un sursis plus qu’un sursaut

Le second tour des présidentielles a un goût amer, a fortiori dans le Douaisis où Marine Le Pen du Rassemblement National (ex Front National) a mobilisé une majorité d’électeurices…

Les résultats 🔗

Sachant qu’au premier tour, le RN faisait déjà plus de 12.5% des inscrit·es (condition pour accéder au second tour des législatives), voici le résultat en pourcentage des votes exprimés :

16ème circonscription du Nord 🔗

  • Marine Le Pen : 62.56% (56.51% en 2017)

  • Emmanuel Macron : 37.44% (43.59% en 2017)

17ème circonscription du Nord 🔗

  • Marine Le Pen : 55.55% (49.76% en 2017)

  • Emmanuel Macron : 44.45% (50.24% en 2017)

Faire face au risque RN 🔗

On le voit, et c’est un crève cœur, le RN est en position de remporter les deux circonscriptions du Douaisis. Dans ce contexte, quelques points me semblent importants :

  • aller au contact : nous devons absolument nous rapprocher au maximum des gens à l’image de notre campagne où nous sommes allé·es dans des territoires de conquête électorale, parfois largement favorables au RN. J’ai d’ores et déjà pris des contacts pour des réunions publiques dans ces communes car j’ai la conviction qu’il faut écouter nos concitoyen·nes plutôt que de leur asséner des discours descendants et moralisateurs,

  • effectuer une campagne républicaine : nous ne devons pas manquer à nos devoirs républicains et effectuer une campagne de débats contradictoires sur des sujets de fond. J’espère de tout cœur que les candidatures retenues en cas d’accord à gauche seront celles qui permettront de nourrir le débat dans le respect des interlocuteurices et de leur diversité d’opinion. Évitons donc les retournements de veste qui ont tendance, au mieux, à dégoûter les électeurices de s’intéresser à la politique, au pire, à les pousser au vote contestataire.

  • ne pas attendre le second tour pour faire barrage : dans cette campagne législative, la lutte contre le RN doit commencer dès le premier tour en sillonnant les communes où ses scores sont les plus élevés. Une semaine pour lutter contre les extrêmes, c’est trop court. C’est toute l’année, voire tout un mandat que cela doit avoir lieu. L’exemple de Marine Tondelier nous trace la voie et donne à voir ce que cela signifie que d’avoir des élu·es RN. Il faut nous en prémunir de toutes nos forces.

Ça commence plutôt mal 🔗

Photo de la réunion républicaine contre l’extrême droite

Ce qui m’offre une transition car, dans le Douaisis, ça a mal commencé. En lieu et place d’aller au contact pour faire barrage au RN, notre député (Dimitri Houbron), avec la complicité de quelques élus locaux (je n’utilise pas volontairement l’écriture inclusive ici, je m’en explique ensuite) a décidé de démarrer sa campagne en surfant sur le risque RN…

Cette "réunion républicaine contre l’extrême droite" était en fait un exercice descendant sans aucun débat contradictoire, tant et si bien que nous avons fini par sortir en cours et avoir cette saine discussion sur les pavés de la cour de l’hôtel de ville (clin d’œil aux camarades).

Bien-sûr, aucune intervention féminine, non plus. Bref, un républicanisme de salon quand c’est dans la rue que nous devons aller chercher les électeurices, en ne craignant pas la parole libre de toutes et tous car c’est dans la confrontation que naissent les convictions. Et je pense que le vote RN est un vote de contestation, de renoncement plus que d’adhésion. C’est à nous de montrer patte blanche !

Le plagiat pour couronner le tout 🔗

Photo affiches EÉLV

Le lendemain, nous apprenions via la Voix Du Nord que des parties substancielles du discours de Dimitri Houbron n’étaient en fait qu’un plagiat de diverses coupures de presses… À la lecture de cet article, on apprend que c’est bien-sûr de la faute du collaborateur parlementaire (on a pas idée d’écrire ses discours soi-même…). Et notre député de se plaindre que pointer ce plagiat "fasse le jeu des extrêmes". Se dédouaner d’un manque d’exemplarité sous couvert du risque RN n’est pas de nature à enrichir le débat.

Le jeu des extrêmes, c’est bien entendu la majorité présidentielle qui l’a fait durant tout ce mandat de validation des théories fumeuses de l’extrême droite, de diabolisation des forces progressistes et de maltraitance des populations les plus fragiles de notre pays. Les français·es ne sont pas dupes de cela.

Bref, pour ces législatives, évitons d’affliger plus encore les habitant·es du Douaisis. De mon côté, je compte bien continuer à peser pour l’exemplarité en politique.

Sources :

Publié le samedi 30 avril 2022 à 19:00:00.